samedi 15 octobre 2011

Ballade boulgakovienne

   Boulgakov est pour moi le meilleur écrivain de toute l'histoire de la littérature russe. J'étais donc la plus heureuse quand nous avons pénétré dans le musée Boulgakov, qui est aussi le lieu où il a vécu pendant des années. 


   Mais le plus pittoresque dans ce musée est bel et bien l'ambiance burlesque dans laquelle on est plongé, car on a véritablement l'impression de se retrouver entre les pages de mon roman préféré...


"– Berlioz, le secrétaire du Massolit, a été écrasé ce soir par un tramway, près de l’étang du Patriarche.

– N’invente pas des choses que tu ne connais pas ! cria Ivan avec colère en se tournant vers Rioukhine. C’est moi qui étais là-bas, pas toi ! Et c’est exprès qu’il l’a fait tomber sous le tramway !

– Il l’a poussé ?

– Qui vous parle de « pousser » ? s’écria Ivan, irrité par cette sottise générale. Est-ce que vous vous figurez qu’il a besoin de pousser, lui ? Si vous saviez ce qu’il est capable de faire… Il savait d’avance que Berlioz tomberait sous le tramway !"

    On retrouve même le gras Béhémoth dans le salon...


"La conduite du chat frappa Ivan d’un tel étonnement qu’il demeura cloué près d’une épicerie qui faisait le coin de la place. Là, il fut frappé d’étonnement une seconde fois, et beaucoup plus fortement encore, par la conduite de la receveuse. Dès qu’elle vit, en effet, le chat essayer de s’introduire dans le tramway, elle cria, avec une colère telle qu’elle en tremblait :

– Pas de chats ici ! C’est interdit aux chats ! Allez, ouste ! Descends de là, ou j’appelle la milice !

Qu’un chat cherche à s’introduire dans un tramway, il n’y aurait eu là, somme toute, que demi-mal. Mais qu’il prétende payer sa place, c’est cela qui était stupéfiant. Or, ni la receveuse ni les voyageurs n’en semblaient autrement troublés.

Et non seulement le chat se montra capable de payer, mais encore il agit en bête disciplinée. À la première apostrophe de la receveuse, en effet, il arrêta net sa progression, descendit du marchepied et demeura debout près de l’arrêt du tramway, lissant sa moustache à l’aide de sa pièce de monnaie. Mais dès que la receveuse eut tiré le cordon de la sonnette et que le tramway se fut ébranlé, le chat agit comme toute personne qui se voit chassée d’un tramway qu’il a, pour une raison ou une autre, absolument besoin de prendre. Il laissa défiler devant lui les trois wagons, puis sauta à l’arrière du dernier, s’accrocha d’une patte à une espèce de gros tuyau qui sortait de la paroi, et… roulez. Il économisait ainsi dix kopecks."

    Et à quelques pas du musée, on peut faire le tour de l'étang du patriarche...


"C'était à Moscou au déclin d'une journée printanière particulièrement chaude. Deux citoyens firent leur apparition sur la promenade de l'étang du Patriarche."



1 commentaire:

  1. AAAAAAAAAAAAAAAAAAAh tu as été sur les traces du Maitre et Marguerite ! Tu as pu voir Béhémoth ! T'imagines si on pouvait vraiment parler avec lui ! Quelle chance ma raie ! Et non c'est Pouchkine le meilleur, tu le sais bien ;)
    Tu me manques, comme hier et aujourd'hui... Profite bien de ta chance !

    RépondreSupprimer