jeudi 27 octobre 2011

Comme un début d'attachement...

   Ma maman veut voir le blanc mais aussi le noir, le beau mais aussi le laid de la Russie, les magnifiques églises comme les routes polluées à dimension inhumaine... Bref, elle m'a demandé de ne pas lui voiler la face et de montrer la ville de Moscou telle qu'elle l'est vraiment, sous tous ses aspects. En cette journée couverte, je suis donc sorti avec en tête l'idée de prendre des photos de toutes ces monstruosités pour les montrer à ma mère. Et je n'ai pas eu besoin d'aller bien loin:


   Ce qui me déplait le plus à Moscou, ce sont les longues routes à 8 voies qui traversent la ville. Il y a très peu de passages piétons, la plupart du temps il faut traverser par des tunnels sous la route. Mais ils sont souvent très loin les uns des autres.


   On distingue très mal cette photo, mais cette vue a été prise d'un tunnel magnifique reliant à la Cathédrale du Christ Saint Sauveur. C'est donc à 100 mètres de ce lieu aussi époustouflant que touristique qu'on peut voir trois chiens attendant leurs maitres devant la porte d'un habitat de fortune en tôle.


   Et bien sur, je n'oublierais pas le cliché de l'usine fumante...


   Mais je reconnais que je ne suis pas resté longtemps très sceptique sur le charme de Moscou aujourd'hui. Parce qu'effectivement, à deux pas de la route grouillante de voitures, j'ai pénétré dans le parc qui entoure la nouvelle galerie Tretiakov. Un havre de paix en plein milieu de la ville et à dix minutes de l'obshejitié, il ne m'a pas fallu longtemps pour m'y attacher. Dans un silence reposant, je me suis baladé dans ces allées, où chaque sculpture est un spectacle. Dans un coin, une vielle dame nourrissait les oiseaux du parc, lorsqu'elle a remarqué que je l'observais avec reconnaissance, elle m'a adressé un large sourire édentée. 


   On peut même observer des amoureux qui se bécotent non pas sur les bancs publics, mais sur l'une des nombreuses balançoires qui renforcent le coté enfantin du parc. Car effectivement, cet endroit a vraiment un goût de conte de fée.





   Après m'être réconcilié avec ma ville actuelle, je suis donc allé voir la très imposante statue de Pierre le Grand. Ce monument m'intriguait énormément, car Pierre le Grand, fondateur de Saint-Pétersbourg, détestait Moscou. Sa présence ici est donc plutôt étrange... En fait, c'est l'artiste russo-géorgien Tsereteli qui avait érigé un Christophe Colomb de 94 mètres de hauteur, mais les Américains l'ont trouvé tellement laide qu'ils l'ont refusé. Tsereteli a donc remplacé la tête par celle du célèbre tsar. C'est pour cette raison qu'il est affublé de vêtements anachroniques du XVème siècle et que les bateaux ressemblent curieusement aux caravelles espagnoles!

lundi 24 octobre 2011

Pas si triste que ca...

   Dans mon dernier article, je finis sur une conclusion un peu trop sceptique à propos de Moscou. Cette ville n'est pas si morbide que ça, et d'ailleurs je suis vraiment mal placée pour parler de tristesse... L'ambiance qui règne ici est indescriptible, tout simplement, mais pour essayer de transmettre mes impressions, dressons le tableau des habitants de l'obshejitié:

   Bien sur, nous commencerons par parler de la mascotte de la résidence: Anton. Un taiwanais que tout le monde adore, qui pose toujours des questions à tout le monde juste parce qu’il a un cœur plus gros que lui et qu'il ne pense qu'aux autres. Anton qui tous les jours vient boire le thé chez moi, parce qu’il parait que je suis la seule à réussir à mettre un sachet de thé dans de l'eau chaude. Il appelle ce geste "préparer le thé avec amour" et me surnomme maintenant samovar, ce qui est pour ceux qui ne le savent pas un énorme instrument traditionnelle russe pour faire le thé. Bref, Anton qui donne le sourire à tout le monde sans s'en rendre compte dès qu'il rentre dans une pièce.


   Anton qui pense maintenant que les français sont fous...

   Mais on ne peut pas parler d'Anton, sans parler de Selien, ma colloc belge. La seule personne avec qui je parle de tout, parce que non seulement on vit ensemble, mais en plus elle sait très bien parler français. Selien qui ne sait pas cuisiner, qui l'admet elle même et qui adore quand je mange avec elle parce que ça change des nuggets surgelés... Selien qui est toujours la pour moi!



   Et derrière, c'est Christophe, belge aussi. Celui qui m'apprend à parler anglais et qui en profite pour pratiquer son français avec moi.

   Les soirées à l'obshejitié sont donc assez joyeuses, car comme le dit le proverbe, plus on est de fous, plus on rit! 




    Tous les autres sont italiens... et adorables!

Week end mystique...

   Huit étudiants des quatre coins de l'Europe somnolant sur les banquettes inconfortables du métro moscovite à 6 heures du matin, je vous laisse imaginer à quoi nous ressemblions... Le lever a été difficile, c'est vrai, mais à la fin du week end, je ne l'ai pas regretté! Nous avions un bus pour Vladimir (à l'est de Moscou) à 7h45, et le trajet a duré 4 heures. Arrivé là bas, nous avons grimpé sur une colline, dont la présence était surprenante dans ce paysage si plat, pour accéder au centre ville. Mais il y avait beaucoup de vent...


   De là, nous avons pu visiter le monastère, l'église et le musée d'Histoire. Selon les coutumes orthodoxes, les femmes doivent se couvrir la tête en entrant dans les lieux saints. Je commence à m'y habituer, mais je me souviens qu'au début, je ressentais toujours une sensation désagréable.


   Mais Vladimir n'est pas si magnifique que ça, disons qu'on ne voit pas beaucoup la différence avec Moscou. Des bâtiments gris, des grandes routes trop empruntées, et au milieu de toute cette atmosphère purement urbaine, quelques beaux édifices religieux. J'étais donc plutôt soulagée lorsque nous avons grimpé dans un autre bus pour Souzdal. Après 50 minutes de route, nous sommes arrivé alors que la nuit était déjà tombé. Pour trouver l'hôtel, nous avons du demandé notre route. Et j'ai tout de suite vu la différence, les gens étaient beaucoup plus agréables qu'à Moscou, ce qui s'est largement confirmé par la suite. Et ce n'est pas tout, cette ville est véritablement un havre de paix. La nature est présente partout, des poules courent dans les rues, une rivière traverse tranquillement la ville...





   Autant dire que ce week-end a été très ressourçant pour moi. Il existe 10 monastères à Souzdal, donc beaucoup de belles choses à voir.


   Le soleil a même pointé le bout de son nez, le temps qu'on puisse se réchauffer un petit peu...


   Nous avons pris tous nos repas dans un restaurant appelé "Chakhvenia", ou tous mes sens ont eu l'immense plaisir de gouter aux plats russes les plus typiques. La borshtsh est une soupe de betteraves succulente, le schshi est une soupe aux choux tout aussi gouteuse (les russes sont des adeptes de la soupe!). Mais j'ai aussi mangé du poulet aux champignons et du porc au fromage et aux pruneaux... J'arrête de parler de nourriture, j'en ai l'eau à la bouche. Ce qui donne surtout du charme à cette ville, c'est les maisons en bois toutes aussi belles les unes que les autres.


   A la fin de la journée, nous avons regagné l’hôtel en coupant à travers un champ. Et derrière nous se dressait ce magnifique panorama de fin de journée:


   A l'hotel, nous avions un dortoir pour huit, et une cuisine à disposition de tous les clients. Le samedi, un groupe d'étudiants américains est arrivé, suivi d'une australienne soixantainère qui fait le tour du monde et de deux britanniques qui travaillent comme profs d'anglais à Moscou. Nous étions donc en très bonne compagnie et la soirée s'est fini tard dans la nuit. Le dimanche matin, c'est avec une boule au ventre que nous avons repris le bus pour rentrer à l'obshejitié, dans notre ville grise et triste...

dimanche 16 octobre 2011

Snow or not snow, that is the question

   Notre prof de traduction nous avait annoncé qu'il neigerait aujourd'hui. Alors comme une petite fille, j'ai ouvert mes rideaux ce matin en espérant voir le toit de l'immeuble d'en face recouvert d'une poudre blanche. Mais pas encore... Après avoir fait découvrir le thé à la bergamote à Selien et Anton, je suis donc parti au monastère de Novodievitchi sans avoir le plaisir d'entendre craquer la neige sous mes pas.



samedi 15 octobre 2011

Ballade boulgakovienne

   Boulgakov est pour moi le meilleur écrivain de toute l'histoire de la littérature russe. J'étais donc la plus heureuse quand nous avons pénétré dans le musée Boulgakov, qui est aussi le lieu où il a vécu pendant des années. 


   Mais le plus pittoresque dans ce musée est bel et bien l'ambiance burlesque dans laquelle on est plongé, car on a véritablement l'impression de se retrouver entre les pages de mon roman préféré...


"– Berlioz, le secrétaire du Massolit, a été écrasé ce soir par un tramway, près de l’étang du Patriarche.

– N’invente pas des choses que tu ne connais pas ! cria Ivan avec colère en se tournant vers Rioukhine. C’est moi qui étais là-bas, pas toi ! Et c’est exprès qu’il l’a fait tomber sous le tramway !

– Il l’a poussé ?

– Qui vous parle de « pousser » ? s’écria Ivan, irrité par cette sottise générale. Est-ce que vous vous figurez qu’il a besoin de pousser, lui ? Si vous saviez ce qu’il est capable de faire… Il savait d’avance que Berlioz tomberait sous le tramway !"

    On retrouve même le gras Béhémoth dans le salon...


"La conduite du chat frappa Ivan d’un tel étonnement qu’il demeura cloué près d’une épicerie qui faisait le coin de la place. Là, il fut frappé d’étonnement une seconde fois, et beaucoup plus fortement encore, par la conduite de la receveuse. Dès qu’elle vit, en effet, le chat essayer de s’introduire dans le tramway, elle cria, avec une colère telle qu’elle en tremblait :

– Pas de chats ici ! C’est interdit aux chats ! Allez, ouste ! Descends de là, ou j’appelle la milice !

Qu’un chat cherche à s’introduire dans un tramway, il n’y aurait eu là, somme toute, que demi-mal. Mais qu’il prétende payer sa place, c’est cela qui était stupéfiant. Or, ni la receveuse ni les voyageurs n’en semblaient autrement troublés.

Et non seulement le chat se montra capable de payer, mais encore il agit en bête disciplinée. À la première apostrophe de la receveuse, en effet, il arrêta net sa progression, descendit du marchepied et demeura debout près de l’arrêt du tramway, lissant sa moustache à l’aide de sa pièce de monnaie. Mais dès que la receveuse eut tiré le cordon de la sonnette et que le tramway se fut ébranlé, le chat agit comme toute personne qui se voit chassée d’un tramway qu’il a, pour une raison ou une autre, absolument besoin de prendre. Il laissa défiler devant lui les trois wagons, puis sauta à l’arrière du dernier, s’accrocha d’une patte à une espèce de gros tuyau qui sortait de la paroi, et… roulez. Il économisait ainsi dix kopecks."

    Et à quelques pas du musée, on peut faire le tour de l'étang du patriarche...


"C'était à Moscou au déclin d'une journée printanière particulièrement chaude. Deux citoyens firent leur apparition sur la promenade de l'étang du Patriarche."



vendredi 14 octobre 2011

Triste époque...

   Je n'ai pas cours le vendredi, et heureusement car cette première semaine m'a déjà bien fatiguée... Cet après-midi, nous sommes donc allé au musée du goulag.


   La cour donne le ton, avec ses miradors et ses portraits de victimes...


   Un goulag reconstitué met aussi très vite dans l'ambiance...

   

mardi 11 octobre 2011

Comme un gout d'international...

   Attention, ça ne rigole plus... Premier cours pour aujourd'hui: Sociologie et questions du développement de la société russe contemporaine. Tout ça en russe, avec des tableaux de statistiques qui défilent sur chaque page du diaporama. Mais encore, c'était à peu près compréhensible par rapport à ce qui m'attendait après. Il faut savoir que l'histoire ne fait pas partie des matières qui me tiennent à cœur. Mais avec un prof qui parle (ou plutôt qui baragouine) dans la barbe qu'il n'a pas, et qui se reprend sur chacune de ses phrases, j'ai encore moins d'attirance pour les incessantes guerres entre les slaves et les tataro-mongoles... D'ailleurs, j'ai vite remarqué que je n'étais pas la seule à désespérer; une seule personne a l'air de suivre, les autres essaient de faire passer le temps qui semble s'être arrêté, en griffonnant des fleurs sur leur cahier ou en profitant de ce monologue soporifique pour faire une sieste. J'ai pas l'intention de m'abandonner à de telles occupations car mon but est avant tout de progresser en langue, mais je sais que ce cours ne me suffira pas pour acquérir des connaissances sur l'histoire de la Russie. Donc ma méthode sera la suivante: je pioche quelques mots que je comprend pour me repérer dans le cours, et je vais gentiment demander à mon ami Google de m'expliquer sans bégayer... J'ai voulu voir aussi à quoi ressemble le cours de culture, mais je crois que c'était ma première et dernière fois... Parler d'âme russe et d’icônes religieuses pendant une heure et demi m'a littéralement achevé...
    Après les cours, c'est à dire aux alentours de 16h, mes collocs m'ont proposé d'aller manger au self restaurant "Stolovaia nomer 57" qui se trouve dans le GOUM, une sorte de grand centre commercial de luxe.


   Heureusement, ce petit restaurant ne s'aligne pas sur les prix et j'ai pu manger un repas copieux et savoureux pour seulement 270 roubles, soit 6,26 euros. Après ça, Vilma m'a emmené dans son royaume, la majestueuse librairie Biblioglobus. J'ai pu trouver des livres en français (très chers!) et un livre pour enfants en russe. Mais surtout un dictionnaire anglais-français que j'ouvre désormais toutes les 30 secondes! Je baigne dans les langues, je n'aurais pas pu rêver mieux comme immersion!

lundi 10 octobre 2011

Finis les vacances...

   L'année commence pour de bon. C'est vrai que je n'ai pas à me plaindre, je suis en vacances depuis 4 mois. Et la concentration est d'autant plus difficile à retrouver car ici les cours durent une heure et demie. J'ai donc assisté au cours d'Alla Nikolajevna avec mes deux collocs. Je ne sais pas comment cette prof a échappé à la froideur renommée des russes, mais cette femme exceptionnelle a la patience dont j'ai besoin  en ce moment. J'étais plutôt contente de comprendre tout ce qu'elle expliquait, on peut donc dire que mon premier cours a été rassurant. Mon emploi du temps n'est pas encore tout à fait défini, mais c'est normal selon mes camarades. Par contre, nous étions seulement trois sur une quinzaine d'étudiants à ne pas être asiatiques dans la classe. Et je suis bel et bien la seule française aussi bien à la résidence qu'à l'Université. 
   Après le cours, je suis rentré à la résidence pour aller payer mon loyer. Mais au lieu de ça, la secrétaire m'a mené dans une grande pièce encombrée en essayant de me faire comprendre que les étudiants de Grenoble qui étaient là l'an dernier m'avait laissé des affaires. J'ai donc trié trois gros sacs et ramené plein d'objets plus ou moins utiles dans ma chambre. Pas facile de tout ranger après, la chambre me parait moins grande maintenant...


   Bien contente de mes retrouvailles, j'ai mangé en vitesse avant de repartir pour mon cours de traduction franco-russe. En fait, c'est un cours pour les belges qui font des études de russe et de français en même temps. Je me suis donc retrouvé avec Selien, ma colloc belge et 4 autres filles bien sympathiques. L'avantage, c'est qu'elles parlent assez bien français donc j'ai pu sympathisé après le cours sans trop culpabiliser de pas savoir parler anglais. Au contraire, elles étaient contentes de pouvoir exercé leur oral. 

   Je suis parti à la recherche de la librairie française Pangloss, qui est censé se trouvait non loin de ma résidence, mais à l'adresse exacte, je n'ai rien trouvé... Je suis donc rentré bredouille... et complétement trempée, en faisant un détour par la supérette pour acheter du chocolat (très bon pour le moral!). Parce que la pluie aussi a repris le travail aujourd'hui...


dimanche 9 octobre 2011

Par un dimanche pluvieux...

   Après une nuit infernale à cause d'un mal de ventre lancinant et des vibrations de la musique provenant de la discothèque du rez de chaussée, je suis sorti découvrir le quartier. Pendant que tous les moscovites étaient à la messe, je m'étonnais de trouver les bâtiments de Yandex, le célèbre moteur de recherche russe, à quelques pas de ma rue.


   Le temps est mauvais, mais tant pis, je prolonge ma balade jusqu'à la Cathédrale du Christ-Sauveur:


   Puis je longe la Moskva jusqu'au Kremlin, le siège du pouvoir russe depuis des siècles:


   Et juste à côté, on distingue la très célèbre cathédrale Basile-Le-Bienheureux. 


   Elle est moins imposante que je me l'étais imaginé et la place rouge dont on entend tellement parler n'a que son rôle historique de remarquable...

samedi 8 octobre 2011

Le palais de Catherine II

   La vie ne commence qu'en fin de matinée chez les étudiants ERASMUS (on ne peut pas vraiment les appeler comme ça, mais je vois dans ce mot un concept, et je crois que tout le monde sera d'accord, même ceux qui n'ont pas vu "L'auberge espagnole") puisqu'elle finit tard le soir... Je suis donc parti vers 11h30 avec toute une bande hétéroclite en direction du Palais de Catherine II. Le temps était idéal pour visiter les propriétés de la tsarine.


   Mais le hic, c'est que les Russes ne sont pas bêtes et ont profité de ce temps inhabituel avant l'arrivée du givre pour flâner... dans le parc du palais de Catherine II tiens! J'aime pas la foule, comme ça c'est dit (vous me direz il va falloir que je m'y fasse à Moscou, j'en aie conscience...). Et puis ça gâche les photos...






   Un petit roupillon sur l'herbe et un tour dans le parc, après-midi paisible en plein soleil...


vendredi 7 octobre 2011

Mon nouveau chez moi

Notre chambre

La salle de bain

Le Grand Cirque de Moscou

   Je suis tombé par hasard sur le Grand Cirque de Moscou. Je n'ai qu'une chose à dire: vive nos bons vieux chapiteaux rouges et jaunes en toile de nappe cirée!


Rencontre ordinaire

Les corbeaux ne sont pas pareils en Russie, un peu plus jolis que les nôtres non?